"La Cité de L'Arche", entre BD d'anticipation et SF, Olivier G. Boiscommun distille une poésie et un talent 100% personnels. Entrez dans la ville lumière..
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| La Cité de l'Arche-T1 La ville lumière/Boiscommun Boiscommun - Ed Drugstore |
Imaginez un instant, que le ciel est remplacé par une chape de béton, que vous ne sentez plus le vent balayer vos cheveux et que des lumières artificielles ont remplacé le soleil. Tout vos faits et gestes sont minutés, contrôlés et normés par des machines-robots et vous vivez sous un dôme carcéral, dans un Paris tombé en ruine...
Imaginez qu'hommes et femmes, dorénavant, vivent séparés par des ponts effondrés interdisant tout échange. A part ces murs immenses, la vie n'a plus à vous offrir d'horizons que des psycho-centres distillant des plaisirs virtuels. La nuit, un couvre feu martial, annonce
l'extinction des lumières.Bienvenue dans ce cloître urbain post-apocalyptique.
Bienvenue dans le premier tome de "La Cité de l'Arche" !
Entrez dans son théâtre délabré aux sièges de velours mité et bancals. En guise de prélude, écoutez une vieille femme, ultime mémoire de ce que certains voudraient voir oublier, vous annoncer la venue prochaine d'un mystérieux "Passeur" qui guidera chacun vers la lumière ! Légende, boniment ou mythe messianique, la "Cité de l'Arche" libératrice parait encore bien loin...
Le Grand Présideur, usant d'une gouvernance aveugle, sait la légende, connaît la colère venant des entrailles de la terre. Bien décidé à garder un pouvoir total, il place déjà ses pions noirs sur l'échiquier de ce premier opus. Vous n'avez qu'une seule envie : vous enfuir ? Rien de plus normal. C'est le même désir qui hante les infidèles peuplant les sous-sols de cette ville étrange !
"La Cité de l'Arche - T1 La Ville Lumière" : et si la nature bannissait l'homme ?
C'est dans ce récit d'anticipation, où la nature à banni l'homme de son sein, que vous propose d'embarquer le talentueux Olivier G. Boiscommun. L'illustrateur de "Pietrolino" (avec Jodorowsky) et des trois premiers volumes de la série "Trolls" (avec Sfar et Morvan), propose un univers à l'anti-thèse de sa personnalité, pour mieux aborder des thèmes qui lui sont chers. Après ses collaborations prestigieuses, il livre ici un premier tome qui navigue entre cinéma et littérature comme seule sait le faire la bande dessinée de qualité.
Le scénario fait écho à des préoccupations bien réelles et très actuelles : la nature, la liberté, la prédestination humaine, l'ultra-protectionnisme des sociétés, le contrôle omniprésent, l'asepsie des émotions, l'enfermement... Vous reconnaissez dans ses thèmes les questions qui taraudent l'occident du 21e siècle ? "La Cité de l'Arche", paru aux éditions Drugstore le 7 avril 2010, propose d'imaginer pour vous un avenir où l'homme aurait épuisé la nature, fâché le ciel et fait tarir l'eau.
Ceux qui plient la tête, ceux qui lèvent le poing et ceux qui rêvent...
Comment ceux qui restent vont ils gérer l'instinct de survie et les inévitables confrontations ? Il y a dans ce premier volume tous les ingrédients pour une belle mise en place. Des "infidèles" luttent contre le pouvoir et refuse de se conformer à un système totalitariste. Le Présideur et sa cohorte sont prêts à tout pour faire rentrer les brebis galeuses dans le rang.
En définitive ils y a ceux qui plient la tête et ceux qui lèvent le poing. Mais il y a aussi ceux qui rêvent. Poésie inaliénable du cœur humain, le rêve à ses figures dans cette bande dessinée. Orée, en est la part féminine pleine d'espoir, elle a envie de croire la légende du Passeur. Anathaël, matricule L30N14, rêve, chaque jour à la même heure devant le même quai, à l'amour (abomination ultime).
Dessins et Couleurs : Boiscommun, ou l'affirmation d'un style à part entière
Paris a-t-il brûlé ? Si oui, sous le crayon énergique d'Olivier Boiscommun ce feu ocre n'est pas encore éteint. Ce récit sobrement mis en page, dans une économie de cases (6 par page en moyenne), donne la part belle à l'illustration. Même s'il apparaît évident que le dessin flirte avec le style d'un Loisel des plus belles heures, Olivier Boiscommun affirme son graphisme qui commence à être reconnaissable entre tous. Tenu et aérien à la fois, son dessin allie maîtrise des formes et vitalité du mouvement.
Le scénario s'il est indiscutablement très construit, laisse une large place aux compositions, aux cadrages et à des dessins très détaillés pour donner corps à cet univers futuriste. Assurant pour ce cycle en quatre volumes l'intégralité du travail (fin prévue pour 2013), Olivier Boiscommun donne à l'univers de la Ville Lumière une palette de couleurs ocres, jaunes et orangés. Déclinée dans toutes leurs nuances, ces couleurs inondent les lieux et les personnages, pour rendre compte du climat oppressant et de la lumière particulière d'une ville recluse.
Un thème écolo, des zestes d'action sur fond de SF : l'art du dosage à la Boiscommun !
Olivier Boiscommun, amoureux de la nature, auteur complet (scénario, dessin et couleur) vous offre ici une histoire efficace entre science fiction, philosophie, action et poésie ! Justement dosé, ce premier volume ne commet pas l'impaire de la mièvrerie moralisatrice qui guette souvent les sujets abordant le rapport de l'homme à la nature. Même s'il est évident qu'il faudra attendre les prochains volumes pour tout savoir de cette mystérieuse cité, ce premier tome augure d'un voyage palpitant !
Alors si vous aimez le roman d'anticipation à la manière d'un George Orwell (1984), l'esthétisme visuel sombre d'un film comme "La cîté des enfants perdus" (Jeunet / Caro - 1995) ou encore la claustrophobie ambiante et le rythme soutenu d'un "The Island" (Michael Bay - 2005) : vous aimerez "La Cité de l'Arche" !
Au final, cette première grande série que cet auteur discret signe seul, et qu'il démarre d'une main de maître par cet opus, est une bande dessinée où vous trouverez le plaisir de l'oeil et le vertige de l'esprit. Prêt à succomber ? Rien de plus simple, l'auteur vous ouvre les portes de sa ville lumière... A vous de trouver les clefs pour en sortir.
En savoir plus : l'entretien avec l'auteur Olivier Boiscommun.
"La Cité de l'Arche" - Ed. Drugstore - Olivier G. Boiscommun (scénario, dessin et couleur) - paru le 7 avril 2010 - Prix : 13,90 euros.
Imaginez qu'hommes et femmes, dorénavant, vivent séparés par des ponts effondrés interdisant tout échange. A part ces murs immenses, la vie n'a plus à vous offrir d'horizons que des psycho-centres distillant des plaisirs virtuels. La nuit, un couvre feu martial, annonce
l'extinction des lumières.Bienvenue dans ce cloître urbain post-apocalyptique.
Bienvenue dans le premier tome de "La Cité de l'Arche" !
Entrez dans son théâtre délabré aux sièges de velours mité et bancals. En guise de prélude, écoutez une vieille femme, ultime mémoire de ce que certains voudraient voir oublier, vous annoncer la venue prochaine d'un mystérieux "Passeur" qui guidera chacun vers la lumière ! Légende, boniment ou mythe messianique, la "Cité de l'Arche" libératrice parait encore bien loin...
Le Grand Présideur, usant d'une gouvernance aveugle, sait la légende, connaît la colère venant des entrailles de la terre. Bien décidé à garder un pouvoir total, il place déjà ses pions noirs sur l'échiquier de ce premier opus. Vous n'avez qu'une seule envie : vous enfuir ? Rien de plus normal. C'est le même désir qui hante les infidèles peuplant les sous-sols de cette ville étrange !
"La Cité de l'Arche - T1 La Ville Lumière" : et si la nature bannissait l'homme ?
C'est dans ce récit d'anticipation, où la nature à banni l'homme de son sein, que vous propose d'embarquer le talentueux Olivier G. Boiscommun. L'illustrateur de "Pietrolino" (avec Jodorowsky) et des trois premiers volumes de la série "Trolls" (avec Sfar et Morvan), propose un univers à l'anti-thèse de sa personnalité, pour mieux aborder des thèmes qui lui sont chers. Après ses collaborations prestigieuses, il livre ici un premier tome qui navigue entre cinéma et littérature comme seule sait le faire la bande dessinée de qualité.
Le scénario fait écho à des préoccupations bien réelles et très actuelles : la nature, la liberté, la prédestination humaine, l'ultra-protectionnisme des sociétés, le contrôle omniprésent, l'asepsie des émotions, l'enfermement... Vous reconnaissez dans ses thèmes les questions qui taraudent l'occident du 21e siècle ? "La Cité de l'Arche", paru aux éditions Drugstore le 7 avril 2010, propose d'imaginer pour vous un avenir où l'homme aurait épuisé la nature, fâché le ciel et fait tarir l'eau.
Ceux qui plient la tête, ceux qui lèvent le poing et ceux qui rêvent...
Comment ceux qui restent vont ils gérer l'instinct de survie et les inévitables confrontations ? Il y a dans ce premier volume tous les ingrédients pour une belle mise en place. Des "infidèles" luttent contre le pouvoir et refuse de se conformer à un système totalitariste. Le Présideur et sa cohorte sont prêts à tout pour faire rentrer les brebis galeuses dans le rang.
En définitive ils y a ceux qui plient la tête et ceux qui lèvent le poing. Mais il y a aussi ceux qui rêvent. Poésie inaliénable du cœur humain, le rêve à ses figures dans cette bande dessinée. Orée, en est la part féminine pleine d'espoir, elle a envie de croire la légende du Passeur. Anathaël, matricule L30N14, rêve, chaque jour à la même heure devant le même quai, à l'amour (abomination ultime).
Dessins et Couleurs : Boiscommun, ou l'affirmation d'un style à part entière
Paris a-t-il brûlé ? Si oui, sous le crayon énergique d'Olivier Boiscommun ce feu ocre n'est pas encore éteint. Ce récit sobrement mis en page, dans une économie de cases (6 par page en moyenne), donne la part belle à l'illustration. Même s'il apparaît évident que le dessin flirte avec le style d'un Loisel des plus belles heures, Olivier Boiscommun affirme son graphisme qui commence à être reconnaissable entre tous. Tenu et aérien à la fois, son dessin allie maîtrise des formes et vitalité du mouvement.
Le scénario s'il est indiscutablement très construit, laisse une large place aux compositions, aux cadrages et à des dessins très détaillés pour donner corps à cet univers futuriste. Assurant pour ce cycle en quatre volumes l'intégralité du travail (fin prévue pour 2013), Olivier Boiscommun donne à l'univers de la Ville Lumière une palette de couleurs ocres, jaunes et orangés. Déclinée dans toutes leurs nuances, ces couleurs inondent les lieux et les personnages, pour rendre compte du climat oppressant et de la lumière particulière d'une ville recluse.
Un thème écolo, des zestes d'action sur fond de SF : l'art du dosage à la Boiscommun !
Olivier Boiscommun, amoureux de la nature, auteur complet (scénario, dessin et couleur) vous offre ici une histoire efficace entre science fiction, philosophie, action et poésie ! Justement dosé, ce premier volume ne commet pas l'impaire de la mièvrerie moralisatrice qui guette souvent les sujets abordant le rapport de l'homme à la nature. Même s'il est évident qu'il faudra attendre les prochains volumes pour tout savoir de cette mystérieuse cité, ce premier tome augure d'un voyage palpitant !
Alors si vous aimez le roman d'anticipation à la manière d'un George Orwell (1984), l'esthétisme visuel sombre d'un film comme "La cîté des enfants perdus" (Jeunet / Caro - 1995) ou encore la claustrophobie ambiante et le rythme soutenu d'un "The Island" (Michael Bay - 2005) : vous aimerez "La Cité de l'Arche" !
Au final, cette première grande série que cet auteur discret signe seul, et qu'il démarre d'une main de maître par cet opus, est une bande dessinée où vous trouverez le plaisir de l'oeil et le vertige de l'esprit. Prêt à succomber ? Rien de plus simple, l'auteur vous ouvre les portes de sa ville lumière... A vous de trouver les clefs pour en sortir.
En savoir plus : l'entretien avec l'auteur Olivier Boiscommun.
"La Cité de l'Arche" - Ed. Drugstore - Olivier G. Boiscommun (scénario, dessin et couleur) - paru le 7 avril 2010 - Prix : 13,90 euros.
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