jeudi 19 juillet 2012

Université d'été de la BD 2010: marketing quand tu nous tiens !

Du 5 au 7 juillet s'est tenue, la 4e Université d'été de la BD organisée par la Cité de la BD d'Angoulême. Au menu : bande dessinée et marketing global.


Cité internationale de la bande dessinée
Bâtiment Castro © Bruneau.tiff
Chaque été, depuis quatre ans, Angoulême offre à la BD des quartiers d'été studieux. Cette année encore, le 9e art échauffa les esprits, et s'interrogea quant à (retenez votre souffle) "son rapport aux circuits marchands des loisirs liés aux médias". Ces Universités d'été 2010, promettaient dès l'intitulé de son thème, "Trans-média, cross-média, média global : de l’album singulier aux écrans multiples", de donner du fil à retordre à ses participants !

Vous n'avez rien compris à cet "intitulé' ? Rassurez vous, les participants à ces trois journées de rencontres-débats s'étaient fixé comme objectif d'éclaircir justement la question. Y sont-ils parvenus ?



BD et marketing : Questions solides cherchent réponses souples pour projets multiples !

Voilà dans le désordre l'arrivée du quinté des questionnements qui furent soulevées : Trans-média ou Cross-média, comment le 9e art réussira-t-il (et le doit il ?) à s'inscrire dans un système de marketing global ? Est-il voué à migrer de son format livre, par la dématérialisation numérique, pour prendre d'assaut les écrans et devenir un "exsudat" des licences et autres jeux vidéo (comme outre Atlantique) ? Quelle place pour les auteurs et leurs pratiques aux seins de ces bouleversements technologiques et structurels ? Et le "lecteur-consom'acteur" est il une espèce en voie de développement ou un fantasme des virtuoses du marketing ?

Trans ou cross média : particulier vs général !

Mais avant d'envisager de répondre à ces questions complexes, il fallait poser quelques définitions. Trans, cross ou global média, il est visiblement difficile, même pour les professionnels présents (créateurs de contenus, pourvoyeurs de supports, enseignants et autres spécialistes du phylactère), de donner une définition à ces concepts, tout droit inspirés des outils du marketing. Les différentes visions qui furent proposées, réussirent à mettre en lumière le flou qui nimbe encore les différents points de vue et le tâtonnement des pratiques, des stratégies et des attentes de chacun.

Benoît Berthou, Spécialiste de l’édition, chercheur au LABSIC à l'Université Paris 13, proposa de définir le cross-média par le "modèle à 360°". Dans cette configuration, c'est la BD, placée au centre du réseau, qui circulerait en direction des autres médias (télévision, partenariats divers, jeux vidéo, licences...) pour atteindre le lecteur-consommateur. Vision opposée (ou complémentaire ?) au trans-média qui, d'après Christophe Cluzel (concepteur de contenus numériques chez Transmédia lab) met le lecteur au coeur de la dynamique. Le lecteur-consom'acteur devient ainsi le maillon qui fait voyager les contenus à travers les différents médias.

Diffuseurs multi-média : du contenu à tout prix !

Quant aux géants de la diffusion multi-médias, soupçonnés de vouloir accélérer les process de production et de lisser les usages et les contenus, il fut établit que leur préoccupation principale est de trouver des "contenus" à faire circuler via les différents canaux (papiers, télévision, cinéma, jeux vidéo,..). Cette démarche, qui met l'accent ouvertement sur la rentabilité à "tout prix", aurait pour effet direct, de mettre la licence ou la marque au coeur du schéma global de circulation des oeuvres, au détriment d'une véritable proposition artistique.

Représenté par Orange, Lagardère (pour la chaîne Gulli) et France Télévisions, qui sont à la fois investisseurs et fournisseurs de supports, les géants de la diffusion multimédias, mirent l'accent plus sur l'efficacité à générer du flux que sur les nouveaux modes de création pluridisciplinaires ou éditoriales qui préoccupent les "producteurs" du 9e art en France. Les éditeurs (traditionnels ou numériques), venus trop peu nombreux d'après les observateurs présents, ont manqué une occasion de faire entendre leurs propositions sur ce point crucial du débat.

Lire ici
la suite et fin du Bilan de l'Université de la BD 2010.

En savoir plus :

- La
synthèse de Julien Falgas sur Marre de la Télé

- Le
Bilan de Thierry Lemaire sur ActuaBD

- Le point fait par
Sébastien Naeco (intervenant invité par La Cité) sur le Comptoir de la BD

- Dès la rentrée : les actes de l'université de la BD 2010 en ligne sur
le site de la Cité de la BD

Parution initiale de l'article : le 12 août 2010

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