mercredi 15 août 2012

Paradigme Cromwell : la longueur égale à la distance parcourue

1ère partie d'un entretien avec l'auteur de BD, Didier Cromwell. Les unités de mesures de base de la science se coupent en 7 pour dresser son portrait...


Didier Cromwell - Auteur BD
Crédit : Didier Cromwell
Rencontrer un auteur de bande dessinée est presque toujours un moment délicat et d’autant plus si l’on a aimé son livre ! Ce qui fut le cas pour la superbe adaptation du « Dernier des Mohicans » de Didier Cromwell. On le dit « irrévérencieux », « rare » et « peu loquace »… Mais lors d’un riche entretien du 15 septembre 2010, l’auteur connu pour ses séries déjantées telles que « Les Minettos » ou encore « Anita Bomba », prouva tout le contraire.

Le paradigme Cromwell ou comment cerner le personnage

L’entretien, qui avait été convenu de longue date, devait se concentrer sur le magnifique roman graphique paru aux Editions Soleil et
réédité en format de luxe en décembre 2010. Mais force fut de constater qu’il allait être difficile de
rester concentré. La tâche semblait d'entrée délicate pour présenter l'auteur breton qui concilie, avec une facilité déconcertante, les différentes cordes de son arc.

Et si l'on faisait appel à la science ? Posons le paradigme Cromwell. Il nous faut ensuite décliner le sujet dans toutes ses variables, afin d'en dessiner les contours. La longueur, première
des unités de mesure fondamentale de la science, allait se révéler une donnée utile pour comprendre l'artiste complet qu'est Didier Cromwell. La longueur, habituellement normée en mètres, allait devenir ici celle qui mesure les mètres de traits crayonnés de son enfance jusqu'à aujourd'hui.

Didier Cromwell : "enfant, j'étais timide et introverti"

Pour découvrir son parcours depuis la genèse de sa vocation, la diversité de ses talents d'illustrateur et de conteur, sa passion pour la musique et enfin aborder la création de son "Dernier des Mohicans", l'entretien de trois heures sembla ne pas y suffire. Mais ces heures allaient attirer d'emblée l'attention sur la ténacité de sa vocation et sur la distance parcourue depuis ses premiers coups de crayon...

Didier Cromwell, moins abrupt que les paysages du Morbihan qui l'ont vu naître en 1959, se révéla d’entrée, spontané et passionné. Il aborda avec simplicité tous les sujets, même les plus personnels. De son enfance, il dit de lui qu’il fut un enfant « timide et introverti » au sein d’une fratrie nombreuse qui compte six frères et sœurs.

Son père, Colonel de l’armée française, le destine alors, dans le respect de la tradition familiale, à un avenir d’officier à l’image du grand père paternel. En parallèle, le petit Didier suit des cours de violoncelle très tôt et se prend d’une réelle passion pour cet instrument en particulier et pour la musique en général.

La bande dessinée : « un divertissement peu constructif… »

De cette enfance très « traditionnelle » nimbée de musique et d’exigence, Didier garde aussi le souvenir de ses lectures. Il découvre très jeune le plaisir des mots, mais aussi des images qu’ils peuvent évoquer. «Perché dans les arbres, couché dans les hautes herbes des champs entourant la maison de famille de l’un de mes oncles (où la tribu passe ses vacances), je découvre les classiques de la littérature ».

Signe des temps ou d’une certaine culture, « les bande dessinées sont proscrites des étagères de la bibliothèque familiale » par un père considérant, ce qui n’était pas encore appelé 9e art, comme « un divertissement peu constructif ». Les premières rencontres de Didier Cromwell avec la bande dessinée se feront donc dans un parfum d’interdit.

Merci Monsieur le curé !

C’est, assis sur le sol poussiéreux du grenier familial, qu’il « découvre des exemplaires du célèbre gaulois sur-vitaminé à la potion magique, introduits dans la maison par un oncle… curé et Breton ! » Il lira aussi, par bribes, à l’occasion de visite chez un collègue de sa mère, le magazine «
Spirou », dont les années 60 et 70 furent les heures de gloire.

Coté technique, il découvre hypnotisé, l’efficacité de la narration par le dessin et la richesse foisonnante de la bichromie très vogue à l’époque. Mais ce sont aussi les aventures de « Jerry Spring » dans les grands espaces d’un far-west romanesque (mise en case par Jigé), ou encore l’humour et les personnages décalés de Franquin, qui provoquent, alors, un vrai choc esthétique chez l’enfant curieux qu’il est.

"Le paradigme Cromwell", lire le dossier complet :

1er partie : La longueur égale à la distance parcourue

2eme partie :
La masse de l'expérience

3eme partie : Le temps une constante variable

4eme partie : Le courant électrique égal à la passion

5eme partie : La température égale au tempérament

6eme partie : La quantité de matière du rêve à la réalité

7eme partie : L'intensité lumineuse de l'ombre

Lire la Chronique : "Le dernier des Mohicans" de Cromwell et Catmalou (Soleil Productions - 2010)

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