mercredi 13 juin 2012

Un Monde de Bulles: dans les coulisses de l'émission 100% BD (1/2)

Depuis 6 ans, Jean-Philippe Lefèvre vous ouvre les portes des ateliers de la BD. Entretien avec celui qui a su imposer le 9e art sur la chaîne Public Sénat


Un monde de Bulles - Jean Philippe Lefèvre
Thierry Sauvage pour Public Sénat ©
Revenons sur vos débuts, si vous le voulez bien. Après avoir été journaliste et reporter d'image, pourquoi avoir opté pour "Public Sénat" ? Le défi d’une chaîne où tout était encore à faire en terme de visibilité et de  programme a-t-il motivé ce choix ?

J-Ph.L : J’ai choisi cette chaîne car on me l’a proposé et que Public Sénat n’existait pas encore. J’ai donc participé en tant que jeune journaliste à la création d’une chaîne, c’est un pari et une expérience rare, d’autant plus lorsqu’on voit le chemin parcouru par Public Sénat. Dans ce métier, ce qui importe c’est l’envie, quelque soit les défis proposés il faut y aller pour construire son parcours, Public Sénat est

lundi 11 juin 2012

Japan Expo et Comic Con' 2010 : BD, manga et comics à l'honneur

Du 1 au 4 juillet, la bande dessinée investit la Japan Expo et le Comic Con' France à Paris. Rendez vous avec des auteurs BD de renommée internationale...



Affiche Japan Expo 2010 - T. Hojo
© Japan Expo - Tsukasa Hôjô
Ces deux évènements, qui se dérouleront du 1er au 4 juillet dans un même et unique lieu (le Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte), sont devenus les rendez-vous incontournables des fans de BD, comics, manga, animes, séries télé, jeux vidéo et de littérature fantastique.

Rencontres, échanges et découvertes des cultures underground américaines et japonaises : ne manquez pas cette occasion unique de retrouver les auteurs étrangers de BD, manga et comics qui vous font rêver ! Voici le menu (non exhaustif) de ces deux évènements majeurs qui signent le début d'un été plein de bulles...



L'invité d'honneur de la Japan Expo 2010 : le mangaka Tsukasa Hôjô

L'invité d'honneur de cette 11e Japan Expo n'est autre que le très célèbre Tsukasa Hôjô. Il est avant tout connu en France pour son désopilant "City Hunter" (Nicky Larson), ses très félines "Cat's Eyes" ou encore
son palpitant "Angel Heart".

Exposition Archi & BD : La ville dessinée au Palais de Chaillot

Du 9 juin au 28 novembre 2010, découvrez les villes dessinées en BD. De New-York, Tokyo à Paris, l'exposition propose un voyage au coeur des cités du 9e art


Affiche de l'expo Archi & BD
© Nicolas de Crécy 2010
Art urbain né dans les pages des journaux au début du vingtième siècle, la bande dessinée s'est très tôt emparé de la ville. Que ce soit dans le comics, le manga ou la BD franco-belge, les citées réelles ou imaginaires de la bande dessinée "racontent" le rapport de l'homme à l'architecture.

Vertigineuse chez
Winsor Mac Kay (Litlle nemo), étouffante chez Shuiten (Les cités obscures) ou utopistes chez d'autres auteurs, l'architecture et le 9e art s'interpellent autour des fonctions poétiques, sociétales et d'anticipation des représentations de la "Cité". C'est cette relation, haute en couleurs, que l'exposition "Archi et BD : La ville dessinée" vous propose de découvrir du 9 juin au 28 novembre 2010.

jeudi 7 juin 2012

Un monde de bulles, la seule émission du PAF consacrée à la BD

La bande dessinée ignorée ou méprisée par les médias? Absente des chaînes hertziennes la BD s'offre son Monde de Bulles, l'émission 100 % BD sur Public Sénat.


Un Monde de Bulles - Jean Philippe Lefèvre
Thierry Sauvage pour Public Sénat ©

Le marché de la bande dessinée est estimé à 320 millions d'euros par an, elle produit à elle seule près de 4000 titres par an, elle compte plus de 300 maisons d'édition et c'est près de 1500 auteurs professionnels qui lui donnent vie. Mais malgré ses "mensurations" de rêve le 9e art souffre d'un certain désintérêt de la part des médias (tous formats confondus).

Bande dessinée et médias : ignorance ou mépris ?

En dehors des quelques magazines spécialisés (Case Mate, Bodoï, etc) et des "prozines" (nouvelles versions enrichies des anciens "fanzines"), la presse généraliste, la radio ou la télévision ne s'intéressent à la bande dessinée que durant les quelques semaines qui précèdent ou suivent le célèbre festival d'Angoulême devenu, pour une certaine presse, un "marronnier" de l'info.

mercredi 6 juin 2012

Jacques Lamontagne, suite de l'entretien avec l'illustrateur BD

Entrez dans l'atelier du talentueux illustrateur d'Aspic", des "Druides" et de "Yuna". Découvrez ses techniques, sources d'inspirations et son actualité BD.

Yuna - Lamontagne / Yi Ma
Soleil Productions - Lamontagne - Yi Ma ©
Entretien avec L'auteur Québécois de bande dessinée : Jacques Lamontagne (2nd partie - Lire le début de l'entretien ici)

Dans d’autres entretiens vous expliquez votre démarche quant à vos sources d’inspirations pour les personnages, nous n'y reviendrons pas ici, mais à la lecture du tome 1 d’Aspic on sent un vrai plaisir dans votre dessin…

J.L : Je vois un lien étroit entre la BD et le cinéma. Étant un grand fan de films et de séries, je m’amuse à faire jouer mes personnages et les faire évoluer dans des lieux choisis avec soin. Les cadrages, les éclairages, les textures sont

Jacques Lamontagne, la BD francophone de talent venue du Canada

A l'occasion de la sortie d' "Aspic, Détectives de l'étrange", entretien avec l'illustrateur Jacques Lamontagne. Talent du 9e art "made in" Québec. (1/2)


Jacques Lamontagne © Auteur Québécois de BD
Entretien avec l'auteur Québécois de bande dessinée Jacques Lamontagne (1ère partie)

A quel avenir rêviez-vous enfant dans l’école tenue par des religieuses ? Le dessin semblait-il une voie toute tracée pour vous à l’époque ?

J.L : L’enseignement donné par les religieuses n’aura été que durant mes deux premières années à l’école. Il était encore tôt pour me projeter dans l’avenir, mais je voyais déjà le dessin comme une activité fort divertissante. Ce n’est qu’un peu plus tard

mardi 5 juin 2012

"La Cité de l'Arche - T1 La ville lumière" : une BD à découvrir

"La Cité de L'Arche", entre BD d'anticipation et SF, Olivier G. Boiscommun distille une poésie et un talent 100% personnels. Entrez dans la ville lumière..


La Cité de l'Arche-T1 La ville lumière/Boiscommun
Boiscommun - Ed Drugstore

Imaginez un instant, que le ciel est remplacé par une chape de béton, que vous ne sentez plus le vent balayer vos cheveux et que des lumières artificielles ont remplacé le soleil. Tout vos faits et gestes sont minutés, contrôlés et normés par des machines-robots et vous vivez sous un dôme carcéral, dans un Paris tombé en ruine...

Imaginez qu'hommes et femmes, dorénavant, vivent séparés par des ponts effondrés interdisant tout échange. A part ces murs immenses, la vie n'a plus à vous offrir d'horizons que des psycho-centres distillant des plaisirs virtuels. La nuit, un couvre feu martial, annonce

lundi 4 juin 2012

"Aspic, détectives de l'étrange", le carré d'As gagnant

Vous aimez E.A. Poe et la littérature du 19e? Alors cette BD à la facture quasi cinématographique est pour vous. Enquête au cœur d'un Paris mystérieux...


Aspic, Détectives de l'étrange
Gloris/Lamontagne - Ed.Quadrants
Sortie en avril 2010, aux Editions Quadrants, "Aspic, détectives de l'étrange" est le premier tome d'un dyptique qui navigue entre intrigue policière et atmosphère fantastique. Dès la couverture, vous allez découvrir un Paris, au pavé tâché d'ombres et de sang. Entre disparitions mystérieuses, hôtels particuliers, cabinets de curiosités, maisons de tolérances, diseuses de bonnes aventures, sociétés secrètes, misogynie bourgeoise et enquêteur charismatique bourru : Aspic reprend pour notre plus grand plaisir les codes des feuilletonistes célèbres du 19e.

Thierry Gloris vous invite à enquêter dans un Paris historico-romanesque...

Au scénario Thierry Gloris, convoque les univers d'Eugène Sue (Les mystères de Paris - 1842) ou encore ceux de Pierre Ponson du Terrail (Les exploits de Rocambole - 1859). Il déroule, dès les premières pages, le

dimanche 3 juin 2012

Petite histoire de la BD, du 19e siècle à nos jours

Lire le début de l'article ici : Petite histoire de la BD : de l'antiquité au 19e siècle

Leader du marché de l'édition aujourd'hui, la bande dessinée a connu au cours du 20e siècle une émergence fulgurante mais houleuse. Résumé des dates clefs..

Becassine - Paru dans La Semaine de Suzette
Languereau et Pinchon

Ce n’est véritablement qu’au tout début du 20ème siècle que la bande dessinée commence à affirmer des contours plus nets. A partir de 1905, les aventures de "Bécassine" (de Languereau et Pinchon) paraissent dans le magazine "La Semaine de Suzette". La même année, le Herald Tribune fait découvrir à ses lecteurs américains "Little Nemo in Slumberland" de Winsor Mc Kay.

1920 – 1950 : la naissance d'un art populaire

Dès 1929, les "Aventures de Tintin" paraissent, dans le supplément périodique destiné aux enfants, du journal belge Le Vingtième Siècle. George Rémi (Hergé), reprend le style de la Ligne Claire, déjà annoncé par les œuvres d’un autre artiste (Alain Saint-Ogan, auteur de "La famille Illico" et de "Zig et Puce"). Mais il ajoute à ce style l'art du dépouillement du récit ainsi qu’un sens aigu de l’ellipse, apportant un dynamisme remarquable à ses récits. Il est le premier auteur européen à s’inspirer de la littérature classique et à faire un véritable travail de recherche documentaire.

Durant les années 1930 à 1950 de nombreux magazines destinés à la jeunesse font leur apparition et deviennent les supports de la bande dessinée. On peut citer entre autre : "le Journal de Mickey", "Pilote", "le Journal de Spirou", "Vaillant" qui s’appellera en 1969 "Pif Gadget". Aux Etats-Unis les comics strip se multiplient dans les journaux ("Peanuts" de Schulz, "Calvin et Hobbes" de Watterson, etc) et les "Comics books" mettant en scène des supers héros (Superman, Batman, le Fantôme, etc) font recette. Dans le même temps, la BD franco-belge s’affirme plus classique dans ses thèmes et son traitement ("Tintin" de Hergé,
"Astérix" de Goscinny , "Achille Talon" de Greg, "Luky Luke" de Morris, "Alix" de Jacques Martin …).

1950 – 1990 : Les années de la maturation du 9e art

Mais la bande dessinée inquiète et une
loi du 16 juillet 1946 , exerce une véritable censure contre les "publications de toute nature pouvant représenter un danger pour la jeunesse" (toujours en vigueur). Les éditeurs auto-censure leurs auteurs et procèdent à des coupes, parfois surprenantes, allant du simple recadrage (pour occulter un élément) à la retouche entière de certaines cases . Mais malgré ce contexte, la BD stimulée par ces contraintes, se prépare à prendre son véritable envol commercial.

Les séries parues dans les périodiques sont, grâce à leur succès, éditées en albums et connaissent une vraie explosion des ventes dans les années 1970-1980. Cette date est aussi celle de la fin des magazines jeunesse qui auront fait la popularité de la bande dessinée. D’autres magazines s’adressant cette fois aux adultes (Hara Kiri, Métal hurlant, Fluide glacial,…) prennent la relève, avec un peu moins de succès. Peinant à sortir de ses clichés, la bande dessinée devra attendre encore quelques décennies pour être perçue comme une forme littéraire à part entière.

Ce virage s'amorce discrètement dans les années 80. C'est en plein milieu des années "chic et fric" que la BD atteint une maturité nouvelle sous la forme du roman graphique. Mêlant créativité picturale et narrative, ce nouveau genre confirme avec talent le désir de la BD d'élargir un lectorat, hier addict à ses magazines pour enfants, aujourd'hui devenu adulte. Les auteurs qui illustrent ce renouveau, sont maintenant considérés comme des classiques : l’Américain Wil Eisner pour "Un bail avec Dieu", l'Italien Hugo Pratt pour "la Ballade de la mer salée", le Français Tardi pour "Ici même", (pour ne citer qu'eux)…

Les années 1990 voient arriver réussite commerciale, notoriété et maturité, cependant la BD reste tenue à distance par les professionnels de la littérature et des médias. Mais les lecteurs se chargent de sa "publicité" et les ventes records se multiplient. Les séries "Lanfeust de Troy", "Largo Winch", "Blake et Mortimer" ou encore "Titeuf" se vendent à près de 500 000 exemplaires par titre, chiffres difficilement atteints par les autres secteurs éditoriaux.

1990 -2010 : les années de la consécration ?

Alors que la première moitié du 20ème siècle a été pour la BD le temps de la naissance et la 2nd moitié celle de
la reconnaissance par ses lecteurs, le 21e siècle se profile, comme le temps de la légitimation. Même s'il lui reste à régler de nombreux débats (le statut du coloriste, l'arrivée du modèle des studios interpellant sur le "droit de la propriété intellectuelle") et à gérer la révolution du numérique (droits des auteurs, place du libraire, piratage, création d'une plateforme unique de distribution numérique pour contrer le géant Google, harmonisation entre contenus et supports), la BD interroge car elle est vivante.

Longtemps boudée par les autres acteurs de la vie artistique elle attire, aujourd'hui, vers elle les arts académiques : le cinéma s'appuient sur ses best seller pour remplir les salles obscures ("Astérix" de Goscinny et Uderzo, "Les Beaux Gosses" de Satouff, "Largo Winch" de Van Hamme et bien d'autres encore), la littérature classique se contorsionne pour rentrer dans des cases qu'elle a longtemps "snobé", le théâtre met en scène des personnages de BD ("Les Bidochons" de Binet sur les scènes parisiennes). Quant ce n'est pas plus prosaïquement la publicité qui fait appelle à elle, ayant saisi toute la force d'un médium capable de se placer si facilement entre "affect populaire" et efficacité de l'image.

Au final, depuis plus d’une centaine d’années, la BD qui se distinguait selon les points géographiques où elle était fabriquée, n’a de cesse aujourd'hui de brouiller les pistes. Le Manga, le Franco-Belge et le Comics se rapprochent pour se nourrir de leurs différences. Des formes hybrides apparaissent (le Manfra associant Manga et Franco-Belge), les révolutions numériques guettent aux portes de la création et des circuits de diffusion et ses auteurs comptent de plus en plus de femmes.

Signe des temps ou preuve d'un insolent opportunisme ? La bande dessinée ne répond pas à cette question, en art polymorphe par excellence, elle précède, avec grâce, le mouvement qui la fait vivre...

Lire aussi :
La censure dans la BD, de 1950 à 1960 de Daniel Lesueur sur Suite101.fr

samedi 2 juin 2012

Petite histoire de la BD, de l'antiquité à la fin du 19e siècle

La bande dessinée est aujourd'hui leader du marché de l'édition. Mais d'où vient cet art séquentiel liant si intimement figuration et narration ?



Planche de manga - Hokusai

La bande dessinée aujourd'hui populaire et légitimée par des auteurs de renom, n'en finit pas d'intriguer pour autant. Liant dans ses cases et ses bulles, figuration et narration (reconnus comme les piliers des arts majeurs), le 9e art s'amuse des règles et se rient de ses propres codes dès qu'il semble qu'une forme d'académisme la guette...

Face à ces mutations constantes, il faut, pour comprendre la bande dessinée retourner aux sources qui l'ont vu naître. N'ayant acquis ses titres de reconnaissance qu'au cours du 20e siècle, il faut voyager jusqu'à l'antiquité pour comprendre comment de l'union du mot, de l'image et de la magie narrative, l'art séquentiel à su, par delà les époques et les continents, se teinter d'universalisme et parler à toutes les civilisations.

vendredi 1 juin 2012

BD marché mondial, particularités du manga et du comic book

Lire le début de l'article ici : BD marché mondial, particularités du style Franco-belge


Vous aimez la BD, mais difficile parfois de différencier les styles qui inondent les rayons des libraires ?Voici les singularités des styles manga et comic


Metropolis- Ozamu Tezuko
 Ed Kadokawa Bunko ®

Comment reconnaître, différencier et apprécier ces différentes formes du 9e art ? Voici un certain nombre des particularités du manga et du comics.

Made in Asia : La BD de style Manga
Le Manga voit le jour en Asie. Ce mot désigne « images dérisoires » comme l’indique la traduction littérale de ce terme ou encore suggère des « esquisses libres ». L’art pictural ancré dans la culture asiatique, où même l’écriture se décline généralement dans une représentation symbolique très imagée, donne une large place au dessin en tout genre. Voici ses particularités :